Le projet “Laroque de l’autonomie” de Brigitte Bourguignon 

“Un nouveau regard sur le grand âge est indispensable : inclusion et autonomie doivent être les maîtres mots” commente D. LIBAULT, pilote de la concertation Grand âge et autonomie. Avec l’accélération du vieillissement de la population, les experts estiment qu’entre 2019 et 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans sera multiplié par 3, passant de 143 millions en 2019 à 426 millions en 2050. En plus de cela, 2,2 millions de personnes seront concernées par une perte d’autonomie en 2050, contre 1,3 million en 2019, selon la mutuelle miltis

Pour cela, Brigitte BOURGUIGNON, ministre déléguée en charge de l’Autonomie auprès du ministère des Solidarités et de la Santé, et Olivier VÉRAN, ministre des Solidarités et de la Santé, ont organisé le 28 juillet dernier une réunion avec les acteurs de l’autonomie et du grand âge pour “faire un point” sur les projets en cours. 

Le projet “Laroque de l’autonomie” fait référence à Pierre LAROQUE, haut fonctionnaire et premier directeur de la sécurité sociale instituée en 1945.

Laroque de l’autonomie : en quoi cela consiste ? 

Dès le mois de septembre, ce Laroque de l’autonomie traitera deux grandes réformes :

  • Le projet de loi Grand Âge et autonomie, annoncé au commencement du quinquennat du Président de la République, Emmanuel MACRON
  • Le projet de création d’une cinquième branche de la sécurité sociale dédiée à l’autonomie

Bien qu’à ce stade la ministre n’ait donné aucun élément précis sur la forme que prendra ce Laroque, des réunions se tiendront pour “aborder les sujets qui restent à explorer comme la gouvernance, le financement, ou les bouquets de services”, complète Hugues VIDOR, directeur général d’Adédom

La loi sur le Grand Âge 

Repoussé depuis douze ans, le président de la République Emmanuel MACRON a promis de lancer le projet de loi sur le grand âge et l’autonomie “d’ici la fin de l’année”, selon la-croix.com. Suite à la crise sanitaire du Covid-19, les problématiques liées aux secteurs du médical et du social ont éclaté. Cela devient une opportunité pour les politiciens d’établir de nouveaux projets autour de ces enjeux, décrits comme primordiaux par la-croix.com. Les acteurs du secteur demandent des mesures fortes et concrètes. “Nous ne voulons pas d’une simple rustine sur notre système à bout de souffle” commente Jean-Pierre RISO, président de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa).

La 5ème branche de la sécurité sociale : un projet dédié à l’autonomie

Le projet de la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale consacrée à l’autonomie a été votée le 23 juillet dernier. Cette initiative de VÉRAN est décrite comme un fait “historique”, selon Mme BOURGUIGNON. Cependant, la politique de l’autonomie ne se rapporte pas seulement à une question financière. C’est d’abord “un sujet social”, d’après les dires de la ministre. 

Depuis son entrée au ministère de la santé, la priorité de Brigitte BOURGUIGNON est de faire en sorte que “des résidents en maison de retraite ne soient plus obligés d’attendre une heure avant d’être mis sur les toilettes. C’est se battre pour que la société permette à chacun de s’appartenir jusqu’au bout de sa vie”. 

En effet, cette cinquième branche permettrait d’anticiper une hausse des dépenses liées à la prise en charge des personnes âgées dépendantes. Elles comprennent notamment les frais liés aux soins de santé, à l’aide à la prise en charge spécifique de la perte d’autonomie ou encore à l’hébergement en établissement. Selon francetvinfo.fr, “Près de 80% de ces dépenses sont actuellement financées par les pouvoirs publics via la Sécurité sociale ou par les collectivités territoriales, entre autres. Toutefois, quelque 6 milliards d’euros restent à la charge des ménages”. 

Aujourd’hui, il reste encore à définir le fonctionnement cette nouvelle branche. Selon francetvinfo, il est encore difficile d'affirmer si elle pourrait déboucher sur la création de nouvelles aides ou sur une revalorisation des dispositifs actuels tels que l’APA (aide financière pour lutter contre la perte d’autonomie des personnes âgées) ou encore l’ASPA, (allocation de solidarité aux personnes âgées).