[INFO] La dénutrition chez les personnes âgées : besoins, facteurs et conséquences

Selon l’INSEE, la dénutrition touche actuellement plus de 2 millions de personnes en France et il est estimé qu’une personne sur 5 des plus de 75 ans sera touchée en 2050. 

Selon l’HAS (Haute Autorité en Santé), la dénutrition touche 4 % à 10 % des personnes de plus de 70 ans qui sont à domicile et 50 % des personnes âgées hospitalisées.

Toujours selon l’HAS, avec l’avancement de l’âge, certaines personnes deviennent « fragiles », et cette fragilité présente un risque accru de morbidité, d’hospitalisation, d’entrée en institution et de mortalité.

La dénutrition est un facteur important de fragilité, qui contribue à la survenue de pathologies et menace le pronostic vital.

Une personne âgée, qu’elle soit à domicile, hospitalisée ou en institution, est souvent amenée pour diverses raisons, à diminuer ses apports nutritifs

Une personne âgée dénutrie est détectée généralement tardivement car elle apparaît silencieusement, c’est pour cela qu’il est important de connaître les facteurs de risques et les symptômes lorsque l’on accompagne au quotidien des personnes âgées.

Quels sont les facteurs de risque de dénutrition

Il existe plusieurs facteurs de risque de dénutrition chez les personnes âgées ou en perte d'autonomie.

  • Modifications physiologiques dues au vieillissement pouvant entraîner une perte de force musculaire (avec par exemple une incapacité de faire ses courses), une altération du goût qui peut être due à la polymédication, une sensation de satiété plus rapide que chez l’adulte.
  • Modifications pathologiques : Certaines pathologies chroniques comme le cancer, les troubles du comportement et les troubles cognitifs (il arrive souvent qu’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer oublie de manger), l’arrivée d’un AVC (impossibilité de s’alimenter seul si la personne est trop dépendante), la dépression (entraînant une perte d’appétit), les addictions, etc.
  • Sociaux et environnementaux : la précarité, l’isolement (surtout en milieu rural où il est plus difficile de faire ses courses seul), la perte d’un proche (veuvage), des revenus faibles…
  • Physiques : la détérioration de l’état buccodentaire majorant les troubles de la déglutition et de la mastication, une mauvaise hygiène buccodentaire amenant des infections buccales (ex : candidose) et des douleurs ; un appareillage dentaire inadapté ou inexistant peut aussi être facteur de risques ; enfin, des difficultés pour manipuler les couverts ;

Tous ces facteurs sont responsables d’une diminution des apports alimentaires qui peut être exacerbée, même chez les personnes âgées en bonne santé, par une sensation d’appétit diminuée le matin, et une sensation de satiété plus importante après un repas, comparée à celle des adultes. (source : Wilson et Morley « anorexie liée à l’âge »).

Indicateurs et dépistage de la dénutrition :

On peut suspecter une dénutrition lorsque l’IMC (Indice de Masse Corporelle) est inférieur à 21 (il est normalement situé entre 18 et 25 chez l’adulte).

Il est donc nécessaire d’avoir un suivi régulier. Lors d’une hospitalisation, le poids est vérifié à chaque entrée et est suivi de façon hebdomadaire a minima.

Le calcul des scores nutritionnels comme le MNA (Mini Nutritional Assessment), utilisé dans beaucoup d’établissements pour seniors, permet au diététicien de revoir les apports et, si besoin, d’adapter le régime alimentaire.

L’évaluation des prises alimentaires sur au moins 3 jours, à l’aide d’une fiche alimentaire remplie par les soignants ou les accompagnants, permet également de dépister un risque de dénutrition.

Enfin, les mesures biologiques à l’aide d’un bilan sanguin (dosage de l’albumine et du Transthyrétine-préalbumine) permet également d’évaluer l’état nutritionnel de la personne.

Quelles conséquences chez les personnes âgées ?

Selon l’OMS, une mauvaise nutrition peut entraîner un affaiblissement de l’immunité, une sensibilité accrue aux maladies, un retard de développement physique et mental, et une baisse de productivité.

Chez les personnes âgées cela est d’autant plus important qu’une dénutrition entraîne aussi un retard de cicatrisation, un risque d’apparition d’escarres, et un risque accru de chutes (avec potentiellement fracture du fémur) dû à la perte de la masse musculaire

Comment prévenir des risques de dénutrition ?

Il existe plusieurs axes pour prévenir des risques de dénutrition.

Suivi de l’état buccodentaire

  • Un suivi de la dentition avec appareillage, et si besoin, par un bilan de santé orale fait par des professionnels de santé
  • Traitement des affections buccales (bains de bouches, soins de bouches, aide au brossage des dents…).

Suivi diététique

  • Prévention des fausses routes et des troubles de la déglutition à l’aide d’un orthophoniste et/ou d’une diététicienne.
  • Un suivi diététique permet d’apporter à la personne un repas adapté (texture normale, hachée, mixée, etc.), et donc de la rassurer sur le risque de fausse route.
  • Suivi d’une diététicienne afin d’enrichir les repas grâce à des aliments plus caloriques ou des compléments alimentaires (sous forme de crèmes, boissons ou soupes selon les goûts), et garantir une alimentation saine et variée.

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